Le consortium est emmené par le fonds canadien Fairfax Financial qui détient déjà 10%. L’opération valorise BlackBerry 4,7 milliards de dollars.
Les événements se précipitent chez BlackBerry. Trois jours à peine après avoir dévoiléun plan de sauvetage passant par le licenciement de 4.500 personnes (soit 40 % de ses effectifs) et l’abandon pur et simple de son activité grand public, l’équipementier canadien a annoncé lundi soir avoir signé une lettre d’intention en vue de se vendre à unconsortium emmené par le fonds d’investissement canadien Fairfax Financial, qui détient déjà 10 % de son capital. La transaction valorise la société 4,7 milliards de dollars. Le consortium rachètera en cash la totalité des actions BlackBerry non détenues par Fairfax, l’objectif étant de retirer l’équipementier canadien de la cote, sans doute pour mieux le restructurer.
La proposition se monte à 9 dollars l’action, pour un cours de Bourse de 8,23 dollars, juste avant l’annonce du deal. Le conseil d’administration de BlackBerry a approuvé l’opération. Merrill Lynch et BMO Capital Markets pourraient aider à la financer. La transaction devrait être bouclée d’ici au 4 novembre.
« Nous pouvons apporter de la valeur aux actionnaires immédiatement, tout en poursuivant l’exécution d’une stratégie de long terme au sein d’une société non cotée, recentrée sur la fourniture aux clients de BlackBerry du monde entier de solutions supérieures et sûres destinées aux entreprises », a dit Prem Watsa, le patron de Fairfax, dans un communiqué.
Créé dans les années 80, le fonds d’origine canadienne Fairfax est actif dans les métiers de l’assurance et de la réassurance, tout en réalisant des prises de participations dans des sociétés. Il a, à ce titre, pris de nombreuses positions dans des géants de l’industrie, d’Alcoa à Wal-Mart en passant par Intel ou General Electric. Pour développer son activité dans l’assurance, il a procédé à de nombreux rachats de sociétés en difficultés. Il gère près de 32 milliards de dollars d’actifs, ce qui en fait un acteur de taille moyenne sur la scène internationale de la gestion.
Un lent déclin de BlackBerry
BlackBerry avait annoncé en août la création d’un comité stratégique destiné à « explorer les alternatives stratégiques en vue d’accroître sa valeur et de changer d’échelle », sans écarter une vente. L’annonce de son plan de licenciement et de sa stratégie de recentrage n’ont été que la première étape de ce processus de cession. Quelques semaines sauront suffi à faire émerger un schéma. Il faut dire que chaque jour compte.
Le groupe a vu son chiffre d’affaires fondre de moitié sur le trimestre clos au 31 août, à 1,6 milliard de dollars, tandis que sa perte nette se creusait entre 950 et 995 millions, grevée par un stock d’invendus estimé entre 930 et 960 millions. En trois mois, il n’a vendu que 3,7 millions de smartphones en dépit du lancement de nouveaux modèles qui n’ont pas tenu leurs promesses. A titre de comparaison, Apple a vendu 9 millions de son nouvel iPhone en seulement 3 jours .
L’équipementier, dont le cours de Bourse dépassait les 200 dollars juste avant le lancement de l’iPhone d’Apple en 2007, a raté le virage stratégique des smartphones tactiles et n’a pas su anticiper la vague des écosystèmes applicatifs mobiles. A la peine sur le marché grand public, il a aussi entamé son déclin dans l’univers professionnel, qui avait pourtant fait son succès. Sa part de marché y est tombée à 8 % cette année selon IDC. Soit une part de marché globale de 2,9 % au deuxième trimestre. Elle était encore de 4,9 % il y a un an.
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